dimanche 15 février 2015

Pixels, de la compagnie KÄFIG

Hier soir, 14 février, il faisait froid et humide, et je n'avais pas une folle envie de sortir de chez moi.
J'avais néanmoins acheté mon billet pour le spectacle de danse, Pixels, de la compagnie Käfig, http://www.ccncreteil.com/  , au théâtre Jean Vilard de Clamart.
J'y suis allé bien sur, et j'ai eu bien raison. Que n'aurais je manqué si j'étais resté chez moi.

Pixels est un spectacle de danse Hip Hop avec projection vidéos, les fameux pixels, sur la scène.



Tour à tour poétique, surréaliste, magique, envoutant, ce spectacle est F.A.B.U.L.E.U.X...
On s'imagine pleins de choses par rapport au hip hop et à toute la culture qui en découle.
Mais là l'accessibilité est jouée à fond, j'ai même vu pas mal d'enfants dans la salle, même très jeune pour certains, et pourtant pas un pleur, ou un cri durant les moments de silence du spectacle.
J'y trouve quelques références à Philippe Genty et Jean Paul Goude, personnellement.



Des danseuses, et danseurs, font des tableaux successifs avec pour seul décor les fameux pixels, qui dessinant des points, ou un maillage.
Jouent avec ces pixels, virtuels, bien entendu, comme nous jouerions avec des billes de polystyrène, ou des morceaux de fils.
 Nous embobinent pour le meilleur et pas pour le pire.

Ces pixels réagissent tout en fluidité avec les danseuses et danseurs, rollers, pour des effets hallucinants.
Mais c'est bien la performance des artistes qui est mise en avant et excellée, les pixels sont au service des danseuses, danseurs, et non l'inverse.



On est toujours surpris par les mises en scène, un tableau démarre doucement, on pense qu'on se dirige vers une interaction entre les performers et les pixels, et puis ça prends un tour inattendue et spectaculaire.
Exemple, dans la photo ci-dessous, le danseur passe simplement derrière un écran semi opaque sa main interagissant avec les pixels.


Dans la photo suivante, seulement quelques dizaines de secondes suivante, le mur de pixels est devenu mobile et s'incline de haut en bas pour devenir une sorte de blizzard.


Et il n'y a pas que des danseuses et danseur, il y a un cerceau, avec lequel la troupe joue avec une apparente facilité déconcertante, il y a un danseur avec des rollers, tellement à l'aise que l'on croirait voir du patin sur glace, il glisse, plus qu'il ne roule, décrivant de large arabesque, se jouant de la gravité comme il se joue de nos émotions.



La musique, éléctro douce, ne serait pas reniée par Yann Tiersien et Massiv Attack, colle très bien à la prestation de la troupe de danseuses/danseurs, et des silences savamment disposés tout au long du spectacle permettent de jouer sur l'intensité des figures et des scènes.
Il y a même de ménagé une petite dose d'humour avec deux petits robots qui passent et repassent, jouant eux aussi avec les pixels.


Parce que Pixels n'est pas seulement un tour de force physique pour les artistes et pour les techniciens; je n'ose imaginer le travail, et peut être le cauchemar, qu'ont du être les phases de calage entre les projections vidéo et le travail des danseuses, danseurs; c'est aussi un spectacle qui nous interpelle et interroge.
Chacun y verra quelque chose de différent, j'y ai vu des thématique sur l'amour, l'exclusion, l'individualité, la différence, la souffrance, l'humour, le voyage, et pleins d'autres...


Le seul bémol que je verrais à cet exceptionnel spectacle est sa durée, 1h10. Mais les danseuses, danseurs, se donnent tellement, que je peux facilement comprendre. Une fois fini on a l'impression d'avoir fait un rêve étrange, voyagé dans une bande dessinée, ou dans une scène de film, qui ne dénaturerait pas dans un Tron héritage, par exemple.


Le spectacle s'est achevé sous des tonnerres d'applaudissements et de bravos, avec une standing ovation de 10mn et 4 rappels, amplement mérité.
Si vous avez l'occasion, n'hésitez pas à aller voir Pixels d'une troupe à surveiller dans le futur, KÄFIG, vous ne serez pas déçu, et les enfants, pour une fois, seront bienvenu.

PS: Désolé pour la médiocre qualité des photos, mais dans une salle de spectacle obscure, je n'ai pas eu d'autres choix que de photographier à 24000 ISO, ce qui laisse des traces. ^^

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