dimanche 22 mars 2015

Deuxième voyage au Japon, Partie deux, Kyoto, et partie trois, Hokkaido

Partie Deux, Kyoto,

Quand je pars au Japon, je repasse toujours par Kyoto.
Cette ville m'attire, ces ruelles étroites, ces femmes, et hommes, en kimono traditionnel, sorte de cosplay local, lui donne un charme suranné, mais une forte valeur traditionnelle et historique.

J'ai refait des parcours, et revisité des endroit dont je parle dans les articles consacré à mon premier voyage  au Japon. J'invite ceux qui voudrait découvrir Kyoto, à relire ces précédents articles.
Mais là je vais parler du Koke Dera.
Kesako ?
Le Koke Dera est le temple des mousses. Situé un peu à l'écart du centre de Kyoto, il faut prendre un bus pendant environ 45 minutes pour y arriver.
Et ce n'est pas tout, il se mérite ce temple.
Temple Shintoiste, il est consacré a toutes sortes de mousses.



Pour y accéder, il faut, écrire une lettre au temple, l'anglais est accepté, et joindre une enveloppe à vos noms et adresses pré timbrée dans un délai de deux à trois semaines avant la visite.
Vous recevrez alors une invitation signée à présenter sur place.



 Une fois sur place, vous aurez droit à une cérémonie sur les préceptes qui doivent guider une bonne vie en harmonie avec la nature, puis écrire un petit texte de "volontés" qui ressemble à nos résolutions de début d'année civile.



 Vous aurez enfin le droit de parcourir ce précieux jardin.
Mais attention, le parcours est en fait un tracé sinueux délimité, il ne faut pas abimer les précieuses mousses, et il est interdit d'en sortir.
Le problème est que, même avec un nombre de visiteurs limité, il y a quand même beaucoup de monde.
Le truc est donc, de laisser les premiers partir, de trainer, d'attendre, et vous aurez enfin le jardin pour vous tout seul, ou presque...
La visite est assez rapide, donc prenez votre temps, le personnel du jardin ne vous pressera pas pour fermer, nous ne sommes pas en France ^^.
Est ce que ça vaut le coup ?



 Franchement c'est à faire au moins une fois. l'ambiance est particulière par le coté nature abondante, et pour le coup, pas trop maitrisée, comme aiment à le faire les Japonais ordinairement.
Il y a même un petit côté princesse Mononoké dans ce jardin qui n'est pas déplaisant.
Et puis avec les 38° qu'il faisait à Kyoto en aout 2013, l'ombre et la fraicheur, étaient très agréable.



Partie trois, Hokkaido,

Après Kyoto, je me suis rendu en Hokkaido.





Le voyage fut assez long, environ 13 heures de train.
Un train de Kyoto à Shin Aomori, et comme je n'avais pas fait attention à la "golden week", semaine de vacances annuelle des Japonais pour retrouver leur familles à l'occasion de la fête d'Obon, la fête des morts, et donc des ancêtres; j'ai fais une bonne partie du voyage debout.
Tant pis pour moi, ça m'apprendra.
Ensuite un train spécial qui passe dans le tunnel sous la mer pour rejoindre l'île d'Hokkaido, et qui file vers, soit Hakodate, soit Sapporo.

Sapporo n'a rien de particulier. Grande ville moderne de bâtiments en béton, elle est située au coeur de l'île, et est une bonne base de départ pour en explorer les environs.
Si vous voulez faire les parcs naturels au nord de l'île, il vous faudra impérativement une voiture (conduite à gauche !), tellement les distances sont énormes à cause de la géographie des lieux.
Par exemple, pour aller dans la partie ouest il faut environ plus de cinq heures de train, parceque Sapporo étant encerclé de montagnes, le train fait le tour par l'est, en passant par la baie de Uchuria.
J'ai donc été à Toya, plus accessible.

Toya est une petite station balnéaire, avec quelques Onsens, des sources d'eau chaude qui alimentent des bains thermaux.



Il y a également un lac assez grand, ainsi qu'une petite île au milieu, cette particularité attire beaucoup les touristes.
Malheureusement, le jour ou j'y suis allé, mauvais temps et brouillard, m'ont empêché de profiter de cette vue, qui par temps dégagé, doit être superbe.




J'ai néanmoins fait le tour d'une partie du lac, celui étant assez grand.
On peut y voir pas mal de statues, mais le temps s'étant mis à la pluie, je ne me suis pas attardé.



Après Toya, j'ai été à Noboribetsu, appelée la ville du démon à cause de ses émanations de souffres qui forment des fumées et cause une odeur d'oeufs pourris.

























Il y a dans les hauteurs de Noboribetsu une ville thermale qui profite des nombreuses sources d'eaux chaude, dû à la grande quantité de souffres contenue dans le sous sol.
Un bus y va depuis la gare, mais j'ai préféré prendre les chemins de traverse et monter à pied.
Et puis on peut tomber sur des paysages sympa.


Il y a, à la station thermale, un parcours qui permet de faire le tour des bassins laissé par l'exploitation des mines de souffre.
On y passe de paysages lunaires à des paysages de végétations mêlée aux souffre apparent, et l'ensemble a un résultat assez spectaculaire.




L'ensemble station thermale, ballade au milieu des carrières est assez sympa, et vaut le détour.



Pour finir j'ai passé 3 jours sur Hakodate, j'aurais du y passer cinq jours, mais un orage durant la nuit précédant mon départ de Sapporo a coupé la ligne de chemin de fer, occasionnant une annulation du trafic, et donc un report
du départ.

Hakodate est une petite ville portuaire qui a des influences diverses.
Après avoir forcé le blocus du port de Edo, qui deviendra Tokyo, il est remonté vers le nord et s'est arrêté à Hakodate.
Là il a aider à développer le commerce, et en récompense, à reçu le droit de s'établir sur place.
On peut donc voir dans Hakodate des maisons de style colonial du sud des USA.


Ci-dessous celle de l'amiral Perry.



Comme les îles du nord du Japon, et Hokkaido, ont été, un temps, occupée par les russes, on y voit aussi beaucoup d'églises orthodoxes russe.



une des spécialités culinaire d'Hakodate est le "snaffle", un petit gâteau moelleux qui existe en plusieurs parfums.



Mais on y croise aussi des produits plus...
... exotique, du moins pour le Japon, comme ce fromage estampillé trappiste.



L'autre spécialité de Hakodate sont ces docks, rouge, qui datent de cette époque de réveil grâce à l'amiral Perry.



Ici la cloche des docks.


































Depuis l'amiral Perry, la ville s'est rendormie, comme si elles raté son réveil économique.
Il ne subsiste de cette "gloire" passée que ces docks, qui aujourd'hui sont là pour faire joli, et contenter les touristes.



Il y a aussi le mont Hakodate qui domine la ville.
Un téléphérique y mène, mais là encore j'ai préféré les chemins de traverse pour y monter à pied.
Le trajet sous les arbres est assez agréable, et on y est tranquille.


Ça démarre par un petit escalier, et un chemin serpentant sur le mont permet de monter jusqu'en haut.































Ce petit chemin fut une vraie bénédiction, pas trop pentus, il a permis de faire une approche à mon rythme du sommet en prenant le temps de pouvoir s'arrêter.




Près du sommet il y a une ancienne place de batterie anti aérienne qui subsiste, on y va par un petit escalier dérobé, à côté duquel on peut facilement passer si on ne connait pas.



ensuite il ne reste pas grand chose pour arriver au sommet, et attendre la nuit pour faire la fameuse photo de la ville en contrebas situé entre deux côtes et permet donc de la voir dans son intégralité.



En attendant j'ai pu faire des photos du coucher de soleil.



arrive enfin la nuit, la foule massée sur les escaliers qui mène à la station du téléphérique cherchent une place près de la balustrade permettant d'avoir une jolie vue.



A l'opposé du mont Hakodate, on trouve un fort à la Vauban qui se visite, caractéristique de l'architecture militaire du milieu du 19 ème siècle, jusqu'à sa fin.



Rien de particulier sur ce fort, la possibilité de faire le tour des remparts.



Une expo dans des bâtiments sur la place centrale, et un endroit agréable pour y passer une après midi, avec de l'espace pour se poser





Voilà qui clôt cette deuxième partie dans le nord du Japon.

Ps: je ne vous ai pas dit, pour ceux qui connaissent, j'ai croisé CHI.


(=^-^=)

dimanche 1 mars 2015

Démonstration de Musubi

Hier, 28 Février, j'ai pu assister, sur la proposition d'un événement de l'association Yuai (http://www.yuai.fr/), à une démonstration de "Musubi".

 Proposé à l'espace Linda Farrell dans le 16 ème arrondissement de Paris, l'espace Linda Farrell propose en ce moment une exposition de kimonos organisé par Etsuko.

Le Musubi est une coiffure traditionnelle, celle utilisée par les femmes de samuraï, les geishas, et plus largement maintenant, les femmes dans les mariages.

Aujourd'hui c'est un art qui a tendance a disparaitre, remplacé par les perruques.

Il faut dire que la démonstration à bien durée Une petite heure, et nécessite deux personnes.

Torishima de Enishi, spécialisé dans ces coiffures,  disait que les femems faisaient ça elles même, avant.
Je la crois sur parole, mais quand je vois le nombre d'opération que nécessite cette coiffure, et que cela se passe essentiellement derrière la tête, je me demande comment elles faisaient.


 Voici à quoi ressemble la tête du mannequin au début de la coiffure.

























La coiffeuse, Torishima, a été très étonnée, et un peu inquiète, de l'ambiance très sérieuse et studieuse, qui prévalait dans l'assistance.
A mon avis, cela était plus de l'admiration, teintée de respect, que du sérieux.
Les arts Japonais ont la réputation d'être poussé à la perfection ultime, et avec l'exotisme qui y est associé, cela donne tout de suite une note respectueuse et admirative qui laisse peu de place à la franche rigolade.


























Torishima a une petite assistante, et réalise toutes ses coiffures avec des fibres, et accessoires, d'époque.
Donc les fils utilisée, par exemple, sont en fibre de papier.









Le mannequin est impassible durant toutes les opérations sur ses cheveux.
Cela tranche avec l'attitude joyeuse et décontractée de la coiffeuse, qui a l'air de bien s'amuser et prendre du plaisir.











A grand renfort de peigne, de baguette, de fil de papier, d'arceaux et de coups de ciseaux sur les fils, la coiffure prends forme, et ressemble à ce qu'on peut voir sur la tête des geishas à Kyoto.
Le mannequin était habillée avec un kimono blanc de mariage.




Le résultat de la coiffure finie sans les décorations.




Après sont ajoutés des papillotes de papier, qui forment des petits arceaux.




Puis des décorations sont à nouveaux ajoutés dans les cheveux.




Et voici le résultat fini.



Au total c'est environ, deux kilos qui se rajoute sur la tête de la personne qui se fait coiffer façon Musubi.
Torishima a décidée d'ajouter un des kimono exposé par dessus le kimono blanc de mariage, pour un effet superbe.


























Ensuite nous avons eu le droit à une démonstration de nouage de obi.
Là j'ai fait une vidéo, la batterie m'a lâchée avant la fin, mais il doit manquer juste quelques minutes.






J'aurais pas pensé assister à un grand moment, après tout c'est de la coiffure, mais franchement, c'est assez spectaculaire et impressionnant. 


























Merci beaucoup à l'organisatrice Etsuko, et à Torishima, pour ce super bon moment et rare.

dimanche 15 février 2015

Pixels, de la compagnie KÄFIG

Hier soir, 14 février, il faisait froid et humide, et je n'avais pas une folle envie de sortir de chez moi.
J'avais néanmoins acheté mon billet pour le spectacle de danse, Pixels, de la compagnie Käfig, http://www.ccncreteil.com/  , au théâtre Jean Vilard de Clamart.
J'y suis allé bien sur, et j'ai eu bien raison. Que n'aurais je manqué si j'étais resté chez moi.

Pixels est un spectacle de danse Hip Hop avec projection vidéos, les fameux pixels, sur la scène.



Tour à tour poétique, surréaliste, magique, envoutant, ce spectacle est F.A.B.U.L.E.U.X...
On s'imagine pleins de choses par rapport au hip hop et à toute la culture qui en découle.
Mais là l'accessibilité est jouée à fond, j'ai même vu pas mal d'enfants dans la salle, même très jeune pour certains, et pourtant pas un pleur, ou un cri durant les moments de silence du spectacle.
J'y trouve quelques références à Philippe Genty et Jean Paul Goude, personnellement.



Des danseuses, et danseurs, font des tableaux successifs avec pour seul décor les fameux pixels, qui dessinant des points, ou un maillage.
Jouent avec ces pixels, virtuels, bien entendu, comme nous jouerions avec des billes de polystyrène, ou des morceaux de fils.
 Nous embobinent pour le meilleur et pas pour le pire.

Ces pixels réagissent tout en fluidité avec les danseuses et danseurs, rollers, pour des effets hallucinants.
Mais c'est bien la performance des artistes qui est mise en avant et excellée, les pixels sont au service des danseuses, danseurs, et non l'inverse.



On est toujours surpris par les mises en scène, un tableau démarre doucement, on pense qu'on se dirige vers une interaction entre les performers et les pixels, et puis ça prends un tour inattendue et spectaculaire.
Exemple, dans la photo ci-dessous, le danseur passe simplement derrière un écran semi opaque sa main interagissant avec les pixels.


Dans la photo suivante, seulement quelques dizaines de secondes suivante, le mur de pixels est devenu mobile et s'incline de haut en bas pour devenir une sorte de blizzard.


Et il n'y a pas que des danseuses et danseur, il y a un cerceau, avec lequel la troupe joue avec une apparente facilité déconcertante, il y a un danseur avec des rollers, tellement à l'aise que l'on croirait voir du patin sur glace, il glisse, plus qu'il ne roule, décrivant de large arabesque, se jouant de la gravité comme il se joue de nos émotions.



La musique, éléctro douce, ne serait pas reniée par Yann Tiersien et Massiv Attack, colle très bien à la prestation de la troupe de danseuses/danseurs, et des silences savamment disposés tout au long du spectacle permettent de jouer sur l'intensité des figures et des scènes.
Il y a même de ménagé une petite dose d'humour avec deux petits robots qui passent et repassent, jouant eux aussi avec les pixels.


Parce que Pixels n'est pas seulement un tour de force physique pour les artistes et pour les techniciens; je n'ose imaginer le travail, et peut être le cauchemar, qu'ont du être les phases de calage entre les projections vidéo et le travail des danseuses, danseurs; c'est aussi un spectacle qui nous interpelle et interroge.
Chacun y verra quelque chose de différent, j'y ai vu des thématique sur l'amour, l'exclusion, l'individualité, la différence, la souffrance, l'humour, le voyage, et pleins d'autres...


Le seul bémol que je verrais à cet exceptionnel spectacle est sa durée, 1h10. Mais les danseuses, danseurs, se donnent tellement, que je peux facilement comprendre. Une fois fini on a l'impression d'avoir fait un rêve étrange, voyagé dans une bande dessinée, ou dans une scène de film, qui ne dénaturerait pas dans un Tron héritage, par exemple.


Le spectacle s'est achevé sous des tonnerres d'applaudissements et de bravos, avec une standing ovation de 10mn et 4 rappels, amplement mérité.
Si vous avez l'occasion, n'hésitez pas à aller voir Pixels d'une troupe à surveiller dans le futur, KÄFIG, vous ne serez pas déçu, et les enfants, pour une fois, seront bienvenu.

PS: Désolé pour la médiocre qualité des photos, mais dans une salle de spectacle obscure, je n'ai pas eu d'autres choix que de photographier à 24000 ISO, ce qui laisse des traces. ^^